Suite au post précédent du jour, je voudrais parler du droit à l’erreur dans nos identités numériques.
Identité qui n’est pas figée et qui évolue avec le temps, mais qui reste en ligne. Le droit à l’oubli risque d’être problématique avec ces technologies Internet, mais le droit à l’erreur, c’est possible.
C’est juste un changement de vision, de perspective et d’humanité.
Pourquoi devrions-nous avoir un profil parfait ! C’est comme dans les CV, il faut planquer par tous les moyens les périodes d’inactivité ou de chômage, c’est pas bien !
Pourquoi ne pourrions-nous pas aussi montrer nos faiblesses, notre vulnérabilité ? Et si on a failli gravement, n’aurions-nous pas droit à l’indulgence, au pardon de la faute ?
L’erreur, n’est-ce pas ce qui nous fait avancer, rectifier le tir ? Comment avons-nous appris à marcher ? En tombant !
C’est quoi encore cette peur ? Peur du jugement de l’autre ? Peur d’être banni des cercles ?
J’avoue (oh, attention, je me dévoile) être moi aussi prise dans les filets du jugement. La faute à l’Education ( mais je pardonne 😉 ), qui nous a soumis au jugement de l’autre, à la bien-pensance, au conforme. Il n’y a qu’à voir la quantité de post dans mon disque dur, que je n’ai jamais publié, car inachevé, mal écrit, mal pensé ou trop libre selon mon jugement par rapport à ce que les autres vont penser. Heu, je ne sais pas si c’est clair, là ! Je m’autocensure par peur d’être mal jugé ! Et bien, ça m’agace !
Pourquoi ne pourrais-je pas dire quelque chose de bête, d’idiot, de grotesque ? Les autres, s’ils ne me jugent pas mais répondent en faisant avancer la “chose” me permettront peut-être de réajuster ma pensée. Comment, ce que je dis n’est pas bien écrit ? Est-ce que parce que je suis hors des cercles d’experts, de philosophes, de sociologues, etc … qui ont une grande connaissance que je vais m’empêcher de penser publiquement ? C’est bête, hein ? Quelle idiote idée ?
Alors, les jeunes, peut-être qu’ils s’embarrassent moins de tout ce fatras psycho machin chose. Et s’ils mettent des photos compromettantes, que l’on n’en fasse pas tout un fromage. Ils ont droit à l’erreur. D’ailleurs maintenant, c’est à partir de 11 – 12 ans qu’on fait son blog. Et alors, regretteront-ils après de s’être montrer si puéril ? J’espère bien que non, et qu’ils regarderont avec tendresse leur identité numérique quand ils étaient plus jeunes.
Voilà, ce qu’il nous faut revendiquer sur la toile, le droit à l’erreur ! Et c’est vrai que ce n’est pas simple, quand on voit comment un buzz peut démolir quelqu’un rapidement. Faudra donc apprendre à nous blinder contre la bêtise ! 😉
Enfin assumer nos faiblesses, nos erreurs de pauvres humains ! Ecouter, voir l’autre sans jugement et si nous ne sommes pas d’accord entamer le dialogue.
J’ai le pressentiment que si cette transparence numérique n’est pas assortie du droit à l’erreur, faute du droit à l’oubli, nous allons aller vers un enfer d’abondance d’images publicitaires. Et si les gouvernements de tout poil qui tentent de brider la libre parole réussissent, il ne nous restera que les réseaux souterrains pour pleurer.
4 comments
ssa says:
Jan 18, 2009
Oui au droit à l’erreur. Et deux remarques me viennent : i) l’erreur dans une démarche de tâtonnement (“essai/erreur”), à partir de laquelle on peut apprendre énormément ; “erreur semi-volontaire” en quelques sortes, en essayant (autant que possible) que les effets de ces erreurs n’impactent que soi (ou consentants dans le même périmètre).
ii) mais aussi également les erreurs “involontaires”.. les faux-pas, les ratés… il y aura certainement toujours quelqu’un pour faire les fonds de poubelles… en l’occurrence étant donné la mémoire du Net, des fouineurs de décharges publiques… ça devient alors une question d’éthique (et de respect de soi dans les méthodes) : quid du droit à l’oubli ? une fois qu’on en sait bien assez sur une personne, sur ce qu’elle est présentement, et ce qu’elle est susceptible d’apporter à telle ou telle collectivité demain…
Carole_F says:
Jan 18, 2009
Le droit à l’oubli, je ne sais pas encore comment on va pouvoir faire … tant que nos données sont données …
ssa says:
Jan 18, 2009
Oui.. moi non plus.. disons que ce serait une sorte de renversement de la proposition de droit à l’oubli : puisqu’il est impossible de passer certaines données aux oubliettes, alors une invitation à ne pas dépasser un certain niveau de “fouinage”… car chacun peut aujourd’hui jouer au détective amateur avec de bons résultats… mais une telle activité de fouille est-elle bien reluisante en soi ? éthique ? et surtout à quoi bon ?
Carole_F says:
Jan 19, 2009
A quoi bon ?
Oui, le problème, il me semble, est, soit on va vers une société de la transparence, enfin, d’une certaine transparence ( ce que l’on veut bien montrer de soi), et alors on doit l’accompagner obligatoirement d’une grande éthique et tolérance, soit on va vers une société d’enfermement avec une soi-disant transparence qui ne laisse transparaître que le politiquement correct … ou disons le “publicitairement” correct conforme à l’idéologie dominante.