La pensée se heurte contre la boîte crânienne et rebondit solitaire. Fatalement, le monde en spectacle. Fatalement, la surimpression d’images, de sons, de textes jusqu’au sang qui jaillit soudain. Tant que c’est loin, la faim, la perte, le meurtre, tant que c’est loin. Fatalement, l’extérieur qui croit se penser, s’autopenser. La pensée congratule la pensée. Merci, vous avez bien compris, l’image lointaine, l’écho, la guerre, la machine à émotions est en action. L’émotion se contemple et pense. C’est pas moi, c’est pas moi ! Tant que c’est pas moi.
Dans le tunnel, toujours plus vite, cognée d’un côté, de l’autre, sidération. Sidéré l’esprit dans le corps qui vit. L’esprit a la mort aux trousses, il fait nuit sur les pensées du monde.
Je pense à l’impossible …
Je sais, en tant que chair, que si l’entaille est trop profonde, le spectacle se désagrège. Rideau ! Je suis actrice de ma vie, je saigne les idées avec le corps. Sinon, je repose sur un lit sans fond et sans forme, jusqu’au jour où …
inspirée par Olivier Auber qui écrit un twitthéatre sur l’impossible de penser.
ps : écrit qui date de quelques mois, tiré du disque dur ce jour