Après avoir lu l’article du Monde du 4 avril 2008, “autofiction” de Christian Salmon , à propos de la dernière Fiat 500 et son site web associé, je suis allée voir le site en question.

A priori, tout cela est fort sympathique, très web 2.0. Chacun peut s’exprimer en mots, en images, des trouvailles sympas d’animation de vente. Presque le club Med ! Je n’ai rien contre la Fiat 500, certainement une bonne petite voiture de ville et qui rappelle tant de souvenirs.
Et je n’ai rien contre les voitures non plus, c’est vrai que la liberté de se déplacer qu’elles procurent est devenu un vrai besoin.
Alors le web 2.0, oui, mais pour un vrai projet dans le changement obligatoire à amorcer dès maintenant dans les moyens de transport. Des échanges entre ingénieurs, ouvriers, consommateurs-amateurs experts ( il y en a ), des échanges de plans, des échanges d’idées, du travail en commun, du matériau premier à la voiture finale. Pas du web 2.0 de pacotille.
Je voulais critiquer ce marketing, ce rêve de société, prédateur de nos âmes, qui ne change rien à rien, ni le mode d’énergie, ni le mode de travail dans les usines, ni rien de rien. Juste un envahissement supplémentaire des esprits déjà formatés. Alors je suis allée sur les forums auto, voir ce “qu’ils en disent”, tenter de trouver une critique, quelqu’un qui dirait, nous, on veut des voitures sans pétrole, nous on veut, des ouvriers heureux qui fabriquent ces voitures, nous, on veut, comme dans notre imaginaire futuriste des années 60, des voitures anti-gravitationnelles qui volent au-dessus des villes, nous, on veut ….
Et puis rien, rien de tout ça. Que des gens heureux, des fous de voitures, des nostalgiques, des customisateurs, des clients heureux, quoi ! Et finalement, c’est bien normal, on aime être heureux et fiers de nos achats. Et ce site dédié à la Fiat 500 nous laisse l’impression d’avoir participer à sa réalisation, au rêve qu’elle devrait nous procurer, à la magie d’Harry Potter. Je deviens artiste, conteur, je rêve. Ma petite voiture, je l’aime, avec ses gadgets associés. C’est ma petite voiture, gare à celui qui en dira du mal ! Laissez-moi dans mon rêve, on me dit que la terre va mal, que le pic pétrolier est atteint, mais laissez-moi dans mon rêve, on me raconte des histoires, j’aime ça, et je peux même me raconter des histoires. La boucle est bouclée.
On ne raconte pas des histoires, on se raconte des histoires, histoire de mieux supporter la réalité que l’on ne veut pas voir, ni entendre. A moins que tout aille bien, c’est vrai, peut-être que tout va bien …