Le web devient trop sérieux… c’est bien ennuyeux. Avec tous ces 2.0 et ces 3.0 et ces 5.10 (ça existera un jour), je me numérise trop. Je me sens un peu trop 2.0 ces temps-ci.
La tête dans le brouillard, les deux pieds, les deux mains dans le web.
Respirons un coup ! Machine arrière ? Non, machine de côté.
Sinon, mon écran va devenir une soupe sans nom, un ramassis de liens.
Bien envie de vider toutes les corbeilles, de vider toutes les pages de leur contenu, je cherche un espace vierge.
J’étouffe de conventions, d’ordonnances et de discours. Deux point zéro, puissent les zéros poindre à l’infini.
Management, innovation, capitalisme cognitif ou pas, collaboration, coopération, participation, entreprise, capital humain, outils, ressources, identité numérique, connaissances, savoirs, data mining, hyperliens, sémantique, crise financière, crise écologique, crise systémique … STOP
Je cherche l’humain. Et pas de l’humanité 2.0, non, de l’humanité tout court. Mais elle fourmille cette humanité là, elle est partout dedans et dehors. Je la trouve partout. Elle effleure à la surface des liens, elle est là. Et j’attends qu’elle explose les canaux, qu’elle fasse sauter les verrous, qu’elle s’imprègne dans les fibres optiques, qu’elle fuse enfin dans la réalité des terrains.
Participez, on vous dit ! Participer à quoi ? Participer pour quoi ? Voilà le cœur du problème. Parce que participer pour participer, je ne sais pas. C’est bien, oui. Enfin acteurs, enfin consom’acteurs, enfin acteurs de nos vies, enfin acteurs de l’entreprise, mais acteurs de quoi, acteurs pour quoi ? N’oserait-on pas mettre les mots derrière tout ça ?
Ce n’est pas acteurs de nos vies, qui changera quoi que ce soit, c’est être acteur de vie. Et être acteur de vie, c’est sortir des logiques étriquées, des rentabilités comptables, des troupeaux peureux, des héros adulés, des mots ordonnés. Acteurs de nos vies ne suffit pas, puisque nos vies sont moulées de croyances.
Avons-nous peur de parler d’amour, de désirs, de fusions, de pensées non pensantes, de fulgurantes intuitions, de déserts plein de promesses, de vies pleines ? Avons-nous peur de nos vulnérabilités si humaines, ces vulnérabilités qui sont le cœur de nos rapprochements, de nos ravissements ? Avons-nous peur de nos effrois d’être trop humains ?
Si nous tentons de changer de paradigme, alors nous devrons accepter nos faiblesses, les moments creux, les vides, les riens, les pages vierges pour que puisse naître du neuf, du vrai neuf. La toile est déjà trop pleine, elle déborde de mémoires, elle enfle comme un boeuf.
De-ci, de-là, ouf, des merveilles d’interconnexions à signaux faibles pointent, dans le bruit général, des plages de silence intérieur tentent d’interférer. Je les entends.
C’est un dimanche après le midi et déjà pointe le soir. Sur mon écran plat, je tente de donner vie avec des mots pris dans les têtes.
2 comments
jcfrog says:
Fév 17, 2009
Je ressens des trucs comme ça aussi.
Et puis en plus je m’instruis. Pour les cancres comme moi:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradigme
merci! 🙂
Carole_F says:
Fév 17, 2009
🙂